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30/06/2015

La littérature hors du champ de la culture ?

Le 22 juin dernier, Michel Houellebecq - cheveux coupés, parka au vestiaire - recevait le prix de la BNF pour l'ensemble de son oeuvre. Un grand moment - normalement - pour un écrivain qui, adulé et étudié à l'étranger, reçoit en France un accueil plus que mitigé. Quand ce ne sont pas des tombereaux d'injures.

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La BNF relate sobrement l'évènement… sans faire mention du fait que la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, se soit décommandée à la dernière minute. Désinvolture, agenda mal géré, inculture ou boycott ? Toutes les hypothèses sont plausibles. Madame Pellerin n'a pas lu Modiano et n'aime pas Houellebecq. Apprendre qu'elle lit Guillaume Musso finirait par ne plus me surprendre.

Houellebecq a fait mine de ne pas relever l'affront : il a l'habitude. Moi ça me donnerait envie d'écrire un autre livre sur lui : en réparation.

En tout cas, si ça continue, lire Houellebecq va devenir un véritable acte de résistance. Alors résistons ! On peut relire ça pendant les vacances :

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Il est même sorti en poche, c'est mieux dans la valise :

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19/05/2015

Des nouvelles de Michel Houellebecq

La vie n'est pas un long fleuve tranquille pour Michel Houellebecq ni pour ceux qui aiment son travail : une pièce de théâtre, tirée des Particules élémentaires, vient d'être retirée de la programmation du festival de Dubrovnik. Les organisateurs craignent des attentats. Le réalisateur se désole : "Cet acte de censure est en fait un ordre intimant à renoncer à utiliser l'intelligence".

Dans le même temps, Houellebecq donne une interview à la chaîne flamande VTR. On le voit avec meilleure mine, un peu remplumé, un peu mieux coiffé mais transpirant sous les spots dans sa parka noire. Il semble au comble d'une lassitude agacée : il écourte l'interview, dit qu'il arrête la promotion de Soumission, les médias anglo-saxons pourront se brosser. En néerlandais, le livre s'intitule Onderworpen.

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01/03/2015

Note transalpine

Je vois que l'intérêt de mes visiteurs pour la question s'épuise, c'est bien normal, il y a tant de livres à lire. Alors cette fois-ci c'est la dernière, je promets. Juste pour signaler deux articles intéressants et qui ont peu circulé : ce serait dommage de les avoir manqués.

Un article intitulé "Michel Houellebecq, précis de décomposition" dans Grand Genève Magazine, auquel vous n'êtes pas abonné, je le pressens. L'auteur, Marc Alpozzo, approche au plus près le travail de Houellebecq, sans idolâtrie ni détestation. Un avis objectif et argumenté, ça fait du bien. A noter que le "Blog critique et métaphysique" de M. Alpozzo vaut le détour lui aussi.

Et pour ceux qui lisent l'italien, un article paru dans l'Indice, excellent magazine littéraire : "L'autodistruzione di una società" par Andrea Bianchi.

Voilà. Au revoir Monsieur Houellebecq, on se revoit dans trois ou quatre ans, lorsque vous sortirez votre prochain livre. Y travaillez-vous déjà ?

 

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06/02/2015

Un petit dernier ?

J'avais promis dans mon billet précédent de ne plus vous parler de Michel Houellebecq. Or, en regardant les statistiques de fréquentation de ce blog, je m'aperçois qu'il a atteint en janvier des records de consultation : c'est que le sujet vous intéresse !

Je reviens donc sur ma promesse, pour vous proposer un lien vers un intéressant débat intitulé "Houellebecq mérite-t-il son succès ?" entre un journaliste de l'Obs et un autre du Figaro Magazine. Devinez lequel le défend et lequel le pourfend ?

Houellebecq étant assez inclassable politiquement (certains le placent économiquement à droite, socialement à gauche, d'autres le disent moralement à droite, économiquement à gauche…), il est intéressant de constater que ce sont souvent des journalistes de gauche qui l'apprécient et des journalistes de droite qui le détestent…

A lire aussi, un article complet et passionnant sur le site de La Cause Littéraire, intitulé "Soumission, ou le mauvais rêve de Michel Houellebecq" qui explique notamment pourquoi la seconde partie de Soumission n'est pas très vraisemblable : les innovations sociétales mises en place par la "Fraternité Musulmane" se heurteraient à la Constitution française. Il y a là matière à un autre débat littéraire : pour qu'elle soit bonne, et acceptée par le lecteur, la fiction doit être vraisemblable. Serait-ce là le premier défaut que je trouverais au roman de Michel Houellebecq ?

J'y avais aussi noté quelques faiblesses stylistiques surprenantes (répétitions, tournures à la truelle), semblant indiquer que personne chez Flammarion ne relit les manuscrits de MH ? Mais cela fera l'objet d'un autre billet, si ça vous intéresse.

Voilà, j'ai fait ma crise d'honnêteté intellectuelle, je me sens mieux.

 

19/01/2015

Houellebecq en Allemagne

J'ai été ravie de découvrir que Houellebecq était en Allemagne un auteur respecté et que "Soumission" (Unterwerfung pour la traduction allemande) ne suscitait pas les mêmes polémiques qu'ici. On peut lire dans Die Zelt que le roman est "une satire pleine d'humour" et un critique littéraire écrit : “Plus que tout autre écrivain européen actuel, Houellebecq a la sensibilité d’identifier des conflits larvés de nos sociétés et d’en faire la folle trame de ses récits.

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Tandis que chez Ruquier samedi soir, Aymeric Caron mettait Houellebecq dans le même panier que Zemmour et Finkelkraut. Il faudrait quand même que quelqu'un explique à tous ces chroniqueurs la différence entre un roman et un essai…

Cela confirme l'idée qu'en France, une partie de la sphère médiatique parle sans connaître, et préfère la polémique à l'analyse. Il n'y a pas de quoi être fier.

"Michel Houellebecq présente Soumission en Allemagne" (Livres Hebdo)

"Accueil triomphal pour Michel Houellebecq en Allemagne" (Le Point)